Hébergement infogéré : mal nécessaire, luxe ou levier de performances ?
Si vous connaissez un tant soit peu notre positionnement, vous vous doutez sûrement déjà de notre réponse. La question n’en reste pas moins pertinente car l’hébergement infogéré soulève des préoccupations légitimes pour les entreprises, notamment en termes de gouvernance des données, d’autonomie de la DSI ou encore d’impact financier. Alors l’infogérance est-elle un simple gadget ou se révèle-t-elle à la hauteur des défis qui lui sont posés ? Tout dépend du contexte.
Tout le monde peut faire de l’hébergement haute disponibilité. Les ressources et le savoir nécessaires sont sur Internet, il suffit d’y passer un peu de temps et d’y mettre beaucoup de bonne volonté. Alors, si l’hébergement est à la portée de tous, quelles sont la place et la légitimité de l’infogérance ? S’agit-il d’un luxe, d’une réelle réponse à des problématiques d’entreprises ou d’une nouvelle source de contraintes ? Ici, nous n’allons pas vous faire l’éloge des bénéfices à externaliser les problématiques techniques liées à l’hébergement. Il s’agit plutôt de lever quelques idées préconçues sur l’infogérance notamment en termes de coûts, de gouvernance des données et d’autonomie des équipes informatiques. Mais avant, débarrassons-nous de l’éléphant dans la pièce.
Est-ce que tout le monde a besoin d’infogérance ?
Pour faire court, non et nous distinguons deux cas de figure.
Premièrement, les entreprises qui ont des équipes internes avec des compétences d’administrateur systèmes et réseaux pour assurer une astreinte 24/7. Ici, l’infogérance n’a strictement aucune utilité (si ce n’est déléguer le fardeau de la responsabilité en cas d’interruption de service) puisque tout est déjà sous contrôle en interne.
Deuxièmement, toutes les entreprises dont la bonne santé financière et la productivité ne dépendent pas d’une disponibilité sans faille de leur site Internet ou d’une application. Dans ce cas de figure, l’hébergement infogéré est effectivement un luxe : c’est confortable mais pas indispensable.
Dès lors, toute entreprise dont le modèle économique repose sur la disponibilité de son site web ou d’une application devrait sérieusement considérer l’hébergement infogéré. Une dimension économique qui enfonce peut-être une porte ouverte mais qui a aussi le mérite de soulever un autre lièvre.
Le prix réel de l’infogérance
Nous sommes récemment entrés en contact avec une entreprise qui édite un logiciel en SaaS. Cette dernière a connu une croissance soutenue qui l’a inévitablement conduite à des problématiques de scalabilité des infrastructures motivant ainsi une migration de ses données et application vers une nouvelle infrastructure. Un mois et demi plus tard, la migration était faite. Un scénario on ne peut plus classique que l’entreprise a souhaité chiffrer pour mesurer l’impact financier de cette démarche.
Le calcul a tenu compte de deux paramètres : une journée complète d’interruption de service pour réaliser la migration et un mois et demi de préparation effectuée par leur Lead Developer, une période pendant laquelle ce dernier a drastiquement réduit son niveau de production habituel. Une estimation de coût indirect qui s’élève à 10 000 €. Sans compter le stress ambiant (à l’impact difficilement mesurable) et les risques financiers associés à une éventuelle perte de données pendant la manoeuvre.
Nous n’allons pas nous risquer à bâtir un prix moyen de l’infogérance. Tout dépend du niveau de service associé. Mais l’hébergement haute disponibilité infogéré n’est pas un service que l’on peut qualifier de “bon marché”, au premier abord. L’intérêt économique de l’infogérance ne réside pas dans ce qu’il vous coûte, mais dans les dépenses qu’il permet d’éviter. C’est une commodité jusqu’au jour où il devient indispensable.
Gouvernance : donner la main, est-ce la perdre pour autant ?
Ouvrir les portes de ses infrastructures à un tiers extérieur n’a rien d’anodin. Les données, et la manière dont elles sont exploitées, constituent des ressources qui ont beaucoup de valeur. La crainte de les sortir hors des murs de l’entreprise est donc parfaitement compréhensible. Surtout qu’à ces considérations business et métier, s’est ajoutée une dimension légale en la personne du RGPD.
Plus que jamais les entreprises ont repensé leur gouvernance des systèmes d’informations et des données. Or, les bonnes pratiques qui entourent cette gouvernance reposent sur la conception, le pilotage et l’évolutivité du système d’information. Le fait de confier la gestion et la scalabilité des infrastructures d’hébergement à un tiers est-il compatible avec une politique de gouvernance ?
En théorie, un infogérant peut parfaitement effectuer ces opérations sans compromettre la politique de gouvernance mise en place. Le contrôle des entreprises sur leurs infrastructures n’est pas totalement délégué, il est plutôt partagé, même si les choix techniques seront fortement guidés par l’expérience de l’hébergeur.
Mais le choix de l’hébergeur ne doit pas porter préjudice aux politiques de gouvernance mises en place, pour cela, les entreprises doivent s’assurer que leur prestataire soit conforme au RGPD. Une tâche plus complexe qu’il n’y paraît puisque certains hébergeurs américains revendiquent cette conformité… tout en étant soumis à des lois comme FISAA (Foreign Intelligence Surveillance Act) par exemple. Des politiques opaques qui, en plus de fragiliser la protection et la sécurité des données, créent un flou juridique assez inconfortable pour les entreprises.
L’infogérance n’est pas de l’ingérence
Nous ne sommes certainement pas les premiers à vous poser cette question mais, si votre service informatique est orienté sur la création de valeur pour l’entreprise, est-ce vraiment son rôle de résoudre les incidents qui surviennent sur les infrastructures d’hébergement ? Si l’infogérance permet effectivement aux développeurs d’évacuer les problématiques liées aux infrastructures pour mieux se concentrer sur leur code, il entraîne également un bouleversement culturel. Celui de ne plus avoir l’accès root sur les serveurs concernés.
Un changement qui peut être vécu comme une perte d’autonomie, voire comme une immixtion dans le travail de la DSI puisque c’est à l’hébergeur de surveiller, d’identifier et de résoudre les incidents. Un travail de proactivité qui peut être perçu comme de l’ingérence si le dialogue n’est pas bien établi avec le prestataire.
Nous comparons souvent l’infogérance à une boîte noire dans laquelle il faut mettre de la transparence pour ne pas déposséder les entreprises de leurs infrastructures. Chez Oxeva, cela se traduit par la mise à disposition d’une interface qui permet à nos clients de suivre en temps réel toutes les interventions que nous effectuons. Cela passe aussi par notre positionnement. Nous nous considérons comme une extension de l’équipe technique de nos clients qui sait dialoguer avec les développeurs.
En conclusion
L’hébergement infogéré n’a rien d’un luxe s’il constitue une réponse technique cohérente pour faire face à des enjeux business et métier. Il s’agit d’une prestation qui sait adresser les impératifs financiers, les enjeux de gouvernance et le besoin d’autonomie des services informatiques. Pour autant ce n’est pas non plus une solution miracle. Loin d’être un débat manichéen, le choix de l’hébergement infogéré ressemble plus à une délicate équation dans laquelle les entreprises doivent confronter leurs objectifs, leurs ambitions, les moyens pour les atteindre et le niveau de risque acceptable. Pour avoir arbitré ce débat plusieurs fois avec nos clients, nous savons que ce n’est pas une tâche aisée.
Finalement, le vrai luxe de l’hébergement infogéré, c’est encore de ne pas en avoir besoin.
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